Butembo : autant que PALUKU MALIKIDOGO Yoeli, dont le jugement RC 196 donne jouissance sur une concession conflictuelle d’environ 300 mètres carrés à KANGOTE-Kamoku se dit ouvert à la négociation, autant les habitants sont prêts pour le dialogue et exigent la libération des personnes arrêtées (dossier)

C’est depuis le 21 novembre 2023 dernier que le détenteur du jugement rendu sous RC 196 depuis le 4 Février 2012 par le tribunal de grande instance de Goma siège secondaire de Beni, monsieur PALUKU MALIKIDOGO YOELI a tenté de l’exécuté, selon lui pour la troisième fois.
Il était accompagné du président provincial du corps des huissiers de justice du ressors de la cour d’appel du Nord-Kivu, maitre DAMIEN NDAYAMAJEH.

Cette exécution a rencontré la résistance de la population de KANGOTE, victime du déguerpissement dans cette concession à KAMOKU, dont, selon la succession YOELI est d’une dimension d’au moins 300 mètres carrés. Depuis lors, il s’observe un climat de terreur sur la partie concernée.

Des arrestations de certains habitants, dont certains seraient déjà transférés dans la prison de Kakwangura, y sont déjà enregistrées. Abordé par la RTEE.NET, le bâtonnier PROSPERE KITOGA, avocat de la succession YOELI, note que sa cliente est ouverte au dialogue et accorde 3 jours aux concernés.

« C’est depuis 2014 que nous avons entamé en vain l’exécution du jugement obtenu depuis 2012. Et nous avons jusqu’aujourd’hui tenté de le faire à trois reprises, mais sans succès. La population de Kangote privilégie la violence que le dialogue. C’est depuis le 21 novembre 2023 dernier que ma cliente veut reprendre de plein droit la jouissance de sa concession. Et je suis à Butembo pour ça. D’ailleurs, le président provincial du corps des huissiers de justice du ressors de la cour d’appel du Nord-Kivu, maitre DAMIEN est aussi à Butembo pour la même question. Nous voulons dire ici que la violence ne peut rien résoudre et ne peut jamais annuler le jugement de ma cliente la succession Yoeli. Si certains habitants peuvent être inspirés par la sagesse, MALIKIDOGO YOELI est ouvert aux négociations. Et pour ça, nous accordons 3 jours en daté de ce jour. Dépasser ce délai, la justice va continuer son travail, et que personne ne le regrette », a dit le bâtonnier PROSPERE KITOGA, avocat de YOELI.

Et de poursuivre

« Il est reproché aux personnes arrêtées de s’être livrées aux actes de rébellion pour avoir détruit méchamment les cadenas qui ont celés leurs maisons par la justice. Vous devez savoir que tout jugement s’exécute sur base de la loi. Les mêmes personnes sont poursuivies pour menaces de mort. Même moi, j’ai failli ma vie à la mairie. Mais, je sais que si elles peuvent se reconnaitre et être d’accord pour le dialogue, la justice pourra analyser leur dossier et décider de leur sort ».

De leurs côtés, quelques habitants de Kangote-Kamoku concernés par ce déguerpissement, pensent qu’il n’est pas normal qu’après 50 ans, que quelqu’un vienne se réclamer propriétaire d’une terre.

« Nous pensons que les autorités de la ville doivent nous aider leurs administrés. Il est anormal que quelqu’un, après plus de 50 ans, surgissent de nulle part, brandissant un jugement, qu’une concession l’appartient. Nous sommes ici à Kangote ça fait des années. Toutefois, nous sommes aussi prêts à dialoguer avec YOELI. Mais, nous ne l’avons jamais vu. Pourquoi a-t-il peur de nous approcher ! Il envoi des militaires pour nous arrêter ! En fait, nous exigeons aussi la libération urgente de ceux qui sont innocemment arrêtés. D’ailleurs, la plupart sont des locataires. Que YOELI viennent dialoguer avec les habitants, surtout que les vrais propriétaires de ces parcelles sont là. Aussi, certains chefs terriens sont encore vivants. Ils connaissent l’unique parcelle qui revient de droit à YOELI », ont tristement confiés une frange d’habitants.

Entretemps, certains maitres avocats ainsi que les défenseurs judiciaires, acteurs politiques originaires de la partie Nord Butembo, sont aussi entrain de suivre la question, afin d’assurer la médiation pour tenter d’obtenir un consensus entre la partie ayant la jouissance sur cette partie de terre ainsi que ses occupants illegaux.

Enfin, sachez que la succession PALUKU MALIKIDOGO YOELI détenteur du jugement, accorde un délai de 3 jours à toute personne qui veut dialoguer. Sinon, la justice va poursuivre son travail sur cette concession en procédant même à la démolition des maisons, prévient le bâtonnier PROSPERE KITOGA, avocat de la succession YOELI.

Ghislain Lukambo