Nord-Kivu : Une population meurtrie, considérée comme une vache à traire par certains services
Alors que la population du Nord-Kivu est déjà meurtrie par une insécurité grandissante, caractérisée par les massacres de civils dans la région de Beni et la guerre d’occupation imposée par les rebelles du M23/RDF, une autre guerre, celle de la surtaxation, s’est improvisée dans la province.
Certaines taxes ont triplé du jour au lendemain, notamment la taxe sur l’expertise et la taxe sur l’embarquement des produits vivriers, qui est passée de 90 000 francs congolais à 420 000 francs, soit de 45 $ à 150 $.
Des habitants contactés dénoncent cette manière de faire de certains services, qui ne font que “la chasse à l’argent” sans se soucier du bien-être de la population.
“C’est vraiment cruel de voir les services de l’État au Nord-Kivu se focaliser seulement sur la mobilisation des recettes sans tenir compte de la conjoncture que traverse la population de cette province,” s’exclame un habitant. “Nous sommes étouffés de partout, dans tous les secteurs et à tous les niveaux. Finalement, nous ne savons plus si ce gouvernement nous sert à quoi car la vie est devenue plus chère que jamais.”
Cette situation a provoqué la colère des fournisseurs de produits vivriers et des propriétaires de véhicules, qui ont décidé d’entamer une grève pour dénoncer ces tracasseries. En conséquence, la ville de Butembo connait une carence en produits vivriers de première nécessité, dont la pomme de terre. Parallèlement, les bouchers ont également entamé un mouvement de grève pour dénoncer la multiplicité des taxes et les tracasseries dont ils sont victimes dans leur secteur.
Il est important de rappeler que la ville de Butembo est ravitaillée en vivres en provenance des territoires de Lubero et de Beni au sud.
La situation au Nord-Kivu est devenue intenable pour la population. En plus de l’insécurité grandissante, les habitants doivent désormais faire face à une guerre de la surtaxation qui les appauvrit encore plus. Il est urgent que les autorités prennent des mesures pour mettre fin à ces pratiques abusives et soulager la souffrance de la population.
Rédaction